Jérémy Perbet, de retour à Charleroi, préface sa saison... et le match France-Belgique
De retour au Sporting, Jérémy Perbet (33 ans), qui a signé pour trois ans, se voit bien terminer sa carrière au Mambourg.
- Publié le 09-07-2018 à 07h22
- Mis à jour le 09-07-2018 à 07h23
De retour au Sporting, Jérémy Perbet (33 ans), qui a signé pour trois ans, se voit bien terminer sa carrière au Mambourg. Il est content d’être là et cela se voit. De retour à Charleroi deux ans après être parti, Jérémy Perbet fait un bon début de stage et ne donne absolument pas l’impression d’avoir 33 ans. Dans les exercices face au but, il n’a rien perdu de son efficacité. Physiquement, il est affûté. Et mentalement, il semble épanoui. Et c’est tout naturellement qu’il a accepté de nous livrer ses premières impressions depuis son retour au Sporting. "L’interview est prévue après le repas ? Venez, on fait ça avant, je suis disponible. Et puis comme ça, ça vous laissera un peu plus de temps pour écrire." Ça tombe bien : l’attaquant avait des choses à dire.
Jérémy, on vous sent déjà comme un poisson dans l’eau.
"Oui, tout se passe très bien. Je suis content que le transfert se soit réalisé rapidement donc merci à Mogi (Bayat, son agent). Je m’étais préparé à attendre jusqu’à la fin du mois d’août pour trouver une solution mais finalement, cela s’est réglé rapidement. Cela me permet d’effectuer la préparation avec mes équipiers et de ne pas prendre de retard."
Vos contacts avec le Sporting existaient depuis longtemps ?
"Je ne vais pas mentir : ça fait deux ans que je suis en contact avec Charleroi. Mais le prix du transfert a toujours été trop important à payer. Et cela n’a jamais été une question de salaire comme j’ai pu l’entendre. Il me restait une année de contrat à Bruges et j’ai dû faire de gros sacrifices financiers pour revenir ici. Mais je l’espérais. Car j’ai toujours eu une relation particulière avec Charleroi. Ici, je ressens la confiance de tout le monde : des supporters, du coach, et de la direction. Le Sporting a toujours eu ce truc en plus."
Entre le Charleroi que vous avez quitté il y a deux ans et le Sporting actuel, qu’est-ce qui a changé ?
"Le club a bien progressé et est devenu stable et plus professionnel. Il y a une nutritionniste, un chef cuisinier… Bien sûr, il y a toujours des choses à améliorer. J’ai joué dans des grands clubs et je vois la différence. Mais tout ne peut pas venir en un jour. Le club est en train de grandir. La preuve : se qualifier pour les PO1 est devenu presque banal. Respect à Mehdi Bayat et au staff pour cela, vu le manque de moyens."
Vous n’avez jamais regretté d’être parti il y a deux ans, après avoir terminé Taureau d’Or ?
"Ce n’était pas ma décision car j’étais prêté par Basaksehir. Et quand le club demande 1,5 million à Charleroi pour m’acheter, Charleroi ne pouvait pas le payer. Et Gand l’a fait. Mais cette fois-ci, heureusement, il n’est plus question de prêt."
Vous avez même reçu un contrat de trois ans, à 33 ans.
"Oui, cela prouve que le club sait que je suis un grand professionnel et que physiquement, je suis encore bien. Dans la tête et dans les jambes, je n’ai pas l’impression d’avoir 33 ans. Cela vient peut-être du fait que je n’ai jamais fait de centre de formation. Je ne suis pas rouillé comme certains peuvent l’être. Et honnêtement, si j’ai signé trois ans, c’est aussi parce que je me vois terminer ma carrière ici."
Mais contrairement à votre dernier passage au Mambourg, vous n’arrivez pas avec un statut de titulaire indiscutable.
"Ce n’était pas le cas il y a trois ans non plus. Le coach m’a dit qu’il y a de la concurrence et que le meilleur jouerait. Je suis conscient qu’un joueur comme Rezaei a pris beaucoup d’importance vu sa superbe saison. Je vais simplement me battre pour ma place et puis, tout va dépendre du système. Mais j’ai toujours aimé évoluer à deux attaquants. Je me vois bien tourner autour d’un pivot comme Rezaei ou Bedia. Et je suis prêt à me mettre au service du collectif."
Les supporters, eux, ont manifesté beaucoup d’enthousiasme suite votre retour.
"Je pense que c’est dû à la mentalité que j’ai toujours affichée. Je suis conscient de mes qualités et de mes défauts et j’ai toujours essayé de me battre. Je crois que les gens s’en rendent compte."
Il va falloir marquer pour que la belle histoire entre eux et vous continue…
"J’en suis conscient. Je ne vais pas dire que tout ce que j’ai fait dans le passé est oublié mais il va falloir que je reprouve. Je sais qu’on attend énormément de moi et que si je ne marque pas 20 buts, certains diront que j’ai fait une mauvaise saison car ils ont été habitués à certaines statistiques. Mais je suis prêt à relever le défi."
Avec quels objectifs ?
"Jouer et marquer le plus possible, à titre individuel. Et sur le plan collectif, gagner la Coupe, comme Mehdi le répète souvent, et participer aux PO1. Et si c’est le cas, faire mieux que la saison dernière."
"France-Belgique ? Je suis serein… sans l’être"
Perbet et les Zèbres regarderont le match ensemble, mardi, depuis leur lieu de stage.
Avec huit joueurs français (ou qui ont la double nationalité), le Sporting de Charleroi est un des clubs belges où nos voisins sont les mieux représentés. Parmi eux, Jérémy Perbet est sans doute le plus grand supporter des Bleus (et de l’OM). Et la rencontre de mardi le stresse un peu.
"Je suis serein… sans l’être non plus" , avoue-t-il dans un sourire. "La Belgique a une grosse équipe. Après sa victoire à l’arrachée face au Japon, qui prouve qu’il y a une vraie unité dans le groupe, et celle face au Brésil, face au favori du Mondial , est très importante. Donc il est évident que les Belges sont en grande forme."
Mais les Français ne sont pas mal non plus. "Pour moi, c’est clairement du 50/50. Les deux équipes ont un peu le même style, elles jouent très bien le contre avec leurs joueurs rapides et ont un attaquant puissant aux avant-postes. La France est sans doute un peu moins agréable à regarder mais si on gagne la Coupe du Monde comme cela, cela m’ira très bien."
S’il pointe l’absence de Meunier comme l’une des clés du match ( "Qui va le remplacer ?" ), Jérémy Perbet espère surtout que Griezmann sortira son match référence dans le tournoi, "un peu à la Hazard face au Brésil". Ce qui, combiné au talent de Mbappé, ferait forcément du dégât.
Cette finale du Mondial avant l’heure, Perbet la regardera accompagné de ses équipiers. " Cela risque d’être sympa, vu le contexte et la rivalité. D’ailleurs, je trouve cela bien que la Belgique puisse désormais rivaliser avec la France dans une compétition comme le Mondial . Cela n’a pas toujours été le cas par le passé et cela ajoute encore un peu plus de piment."
Et aussi beaucoup d’excitation.
Perbet sur…
La Gantoise 2016-17 (43 matches, 16 buts) : "Des choses m’ont dégoûté du foot pro"
"Par rapport au temps de jeu qu’on m’a donné, je suis satisfait de mon passage à Gand. Mais la relation avec Vanhaezebrouck était compliquée. Parfois, Coulibaly ne s’entraînait pas de la semaine et était titulaire à ma place le week-end. En janvier 2017, j’ai reçu une offre financièrement très importante de Dubai et il m’a dit qu’il voulait que je reste. Mais trois semaines plus tard, je pouvais partir… et l’offre de Dubai ne tenait plus. L’été dernier, j’ai été versé dans le noyau B alors que je n’avais jamais raté un entraînement. Je me suis dit : de l’extérieur, je vais passer pour qui ? Je continuais à travailler car aller contre Vanhaezebrouck ne m’aurait pas aidé. Mais plusieurs petites choses m’ont dégoûté du foot pro."
Bruges 2017 (1 match, 0 but) : “Mannaert et Leko m’ont dit merci” “Quand le Club m’a transféré, Diaby était blessé, Wesley avait la méningite et on ne savait pas quand ils allaient revenir. On m’a dit que je rentrerais dans le turnover avec les autres attaquants mais Dennis a explosé très tôt tandis que Diaby et Wesley sont revenus rapidement. Et on s’est fait éliminer de la Coupe d’Europe…. Le seul match que j’ai joué, c’était en CL et je n’ai pas été bon, je l’assume. Mais je ne voulais pas rester sur le banc à 33 ans et c’est pour cela que j’ai accepté le prêt à Courtrai. Je tiens quand même à dire que le Club n’a pas bloqué mon transfert vers Charleroi, cet été, et que Mannaert et Leko m’ont écrit pour me souhaiter bonne chance, en me remerciant pour mon professionnalisme.”
Courtrai 2017-18 (35 matches, 13 buts) : "100 buts en 200 matches : c’est beau"
"Je n’ai pas rejoint Courtrai par gaîté de cœur mais je devais jouer. Au début, Anastasiou ne me faisait pas confiance puis j’ai mis 13 buts en six mois avec De Boeck. J’étais l’attaquant de pointe et je libérais de l’espace pour Chevalier, qui évoluait côté droit et qui a réussi à marquer de nombreux buts. Il faut parfois savoir se mettre au service de ceux qui marquent plus. Lors des derniers mois, j’ai quasiment joué tous les matches et j’ai passé la barre des 100 buts en D1 lors de mon 200e match. C’est quelque chose de beau. J’aurais pu retourner à Courtrai cette saison. Le club me proposait un peu plus qu’à Charleroi mais je voulais revenir au Sporting. J’avais été clair dès le départ avec Mogi (Bayat, son agent )."